Le sadique est un expert!
ANIMAUX Pour le président des paysans bâlois, le pervers qui a mutilé ou tué 30 bêtes «connaît bien les animaux». Mais les vétérinaires suisses refusent tout raccourci
Le profil du sadique qui s'attaque aux animaux se resserre après la découverte d'une 30e vache mutilée à Bettlach (SO). Le vétérinaire venu soigner les parties génitales de «Fränzi» estime que le bovin a été neutralisé avec une corde ou un anesthésique. Désormais muette, la police ne semble pas avoir effectué de prise de sang, mais, pour le président de l'Union bâloise des paysans, Gregor Gschwind, «le sadique connaît bien les animaux».
Qui peut administrer une narcose? Un expert en animaux qui connaît le dosage. Mais en désignant un vétérinaire, Blick remue la profession: «C'est un raccourci nuisible: n'importe quel cinglé peut se procurer un anesthésique grâce au trafic sur Internet et à l'importation illégale», tonne le directeur de la Société des vétérinaires suisses, Christophe Darbellay. «Si cette spéculation se vérifie, ce serait une circonstance aggravante et l'auteur de ces actes infâmes et abominables serait exclu sur-le-champ de notre société.» Mais ce conseiller national peine à voir un sadique dans un vétérinaire qui a achevé six ans d'études universitaires. Pas question non plus de se laisser salir par des paysans qui réclament le droit d'administrer des anesthésiques.
Cette petite querelle ne masque pas une volonté commune: identifier le tortionnaire! Trois policiers bâlois sont mobilisés, mais le territoire est énorme, avec 20 000 têtes de bétail. «On ne peut pas mettre un agent dans chaque champ», admet Gregor Gschwind. Cet agriculteur recommande à ses collègues d'organiser des rondes jour et nuit et son appel vise aussi les chasseurs, les bikers et les promeneurs. Son association a débloqué 3900 francs pour faire grimper à 20 000 francs la récompense promise pour tout indice décisif.
«Nous ne pouvons pas enfermer le bétail à l'écurie: en été, il a besoin de mouvement», note Gregor Gschwind. Les paysans ont été priés de ne pas régler leurs comptes avec le sadique: «C'est trop dangereux: il est peut-être armé. Il faut l'observer sans intervenir et appeler la police.»
© Le Matin Online de Vincent Donzé le 28 juillet 2005
ANIMAUX Pour le président des paysans bâlois, le pervers qui a mutilé ou tué 30 bêtes «connaît bien les animaux». Mais les vétérinaires suisses refusent tout raccourci
Le profil du sadique qui s'attaque aux animaux se resserre après la découverte d'une 30e vache mutilée à Bettlach (SO). Le vétérinaire venu soigner les parties génitales de «Fränzi» estime que le bovin a été neutralisé avec une corde ou un anesthésique. Désormais muette, la police ne semble pas avoir effectué de prise de sang, mais, pour le président de l'Union bâloise des paysans, Gregor Gschwind, «le sadique connaît bien les animaux».
Qui peut administrer une narcose? Un expert en animaux qui connaît le dosage. Mais en désignant un vétérinaire, Blick remue la profession: «C'est un raccourci nuisible: n'importe quel cinglé peut se procurer un anesthésique grâce au trafic sur Internet et à l'importation illégale», tonne le directeur de la Société des vétérinaires suisses, Christophe Darbellay. «Si cette spéculation se vérifie, ce serait une circonstance aggravante et l'auteur de ces actes infâmes et abominables serait exclu sur-le-champ de notre société.» Mais ce conseiller national peine à voir un sadique dans un vétérinaire qui a achevé six ans d'études universitaires. Pas question non plus de se laisser salir par des paysans qui réclament le droit d'administrer des anesthésiques.
Cette petite querelle ne masque pas une volonté commune: identifier le tortionnaire! Trois policiers bâlois sont mobilisés, mais le territoire est énorme, avec 20 000 têtes de bétail. «On ne peut pas mettre un agent dans chaque champ», admet Gregor Gschwind. Cet agriculteur recommande à ses collègues d'organiser des rondes jour et nuit et son appel vise aussi les chasseurs, les bikers et les promeneurs. Son association a débloqué 3900 francs pour faire grimper à 20 000 francs la récompense promise pour tout indice décisif.
«Nous ne pouvons pas enfermer le bétail à l'écurie: en été, il a besoin de mouvement», note Gregor Gschwind. Les paysans ont été priés de ne pas régler leurs comptes avec le sadique: «C'est trop dangereux: il est peut-être armé. Il faut l'observer sans intervenir et appeler la police.»
© Le Matin Online de Vincent Donzé le 28 juillet 2005